Découvrez ou redécouvrez La petite sirène pour la 1ère fois en haute définition Blu-ray.
Le compositeur Alan Menken observe : “La petite sirène a amorcé une véritable renaissance de l’animation. C’est un film fondateur, qui a rappelé à chacun les immenses possibilités de cet art. À l’époque, les dirigeants de Disney souhaitaient recruter des hommes de théâtre dont le savoir-faire pourrait bénéficier au cinéma d’animation.” Le film réserve une place de choix à la musique et aux chansons, qui soutiennent les émotions, étoffent les personnages et font avancer l’action. Menken et le parolier Howard Ashman oeuvrèrent donc en étroite collaboration avec les réalisateurs, renouant ainsi avec l’une des plus anciennes traditions du Studio. “Autrefois”, explique Menken, “la partition musicale était écrite avant que les animateurs ne commencent. Nous n’avons fait que renouer avec une ancienne tradition ; nos rythmes inspirèrent l’animation de nombreuses scènes de film.”
Lors de sa sortie en salles, Howard Ahsman ne put que se féliciter du résultat : “Le cinéma d’animation rivalise désormais avec Broadway pour ce qui est de la comédie musicale à grand spectacle ! Le genre nous permet d’exercer nos dons aussi librement qu’à la scène, alors que dans un film traditionnel, l’histoire éclipse le plus souvent les chansons. Dans ce film, les chansons collent étroitement aux situations. Loin d’être de simples intermèdes, elles sont appelées par l’action et soutiennent la narration.” Les chansons d’Ashman et Menken enthousiasmèrent l’équipe, l’incitant à créer des éléments visuels tout aussi dynamiques : “Ce fut un mariage parfait entre musique et animation. Il aurait fallu remonter plusieurs années en arrière pour trouver une intégration aussi harmonieuse des chansons”, souligne aujourd’hui le co-réalisateur John Musker.
Les sept chansons du film furent écrites en 18 mois au département animation Disney de Glendale (Californie), où Ashman et Menken avaient installé temporairement leur propre studio. Alan Menken explique : “Howard n’était pas simplement parolier, mais également producteur du film. Il avait une approche globale de l’accompagnement musical, du style et de la fonction narrative des chansons.” Ashman définissait modestement son travail avec Menken comme une forme de “pot-pourri”, en précisant : “Un conte de fées se déroule à une époque indéterminée, ce qui nous autorise à aller très loin dans le rêve et à utiliser, imiter et mélanger toutes sortes de styles musicaux.”
Pour le personnage de Sébastien, les auteurs ont créé un style musical à la fois fortement rythmé et très exotique : “Nous avons proposé des tonalités caraïbes intégrant divers styles de calypso et de reggae pour renforcer la saveur et la vitalité de ce morceau et lui apporter une touche pop”, précisait alors Ashman.
La première chanson de Sébastien, “Sous l’Océan”, est accompagnée par un orchestre tropical de crustacés très jazzy et par un corps de ballet composé de créatures marines multicolores à la Busby Berkeley. La seconde, “Embrasse-la”, engendre une ambiance romantique, les langoureuses harmonies “doo-wop” étant assurées par un choeur de sauterelles, pélicans, flamants roses, grenouilles, canards et tortues.
La ballade “Partir là-bas” est la touchante expression musicale des rêves d’Ariel en même temps qu’un clin d’oeil aux grandes traditions du théâtre musical : “La plupart des comédies musicales contiennent un solo où la jeune première nous confie ses rêves les plus chers”, explique Menken. “Nous avons emprunté ce procédé classique pour ce numéro.”