Structures de communication… partie#6

Bateson, ça vous dit quelque chose ? Encore une session de EA 116 (le cours a déjà 10 ans !)Le terme de communication s’applique et recouvre tous les domaines de la vie en société (communication politique, directeur de la communication, …). De la communication de masse à la communication interindividuelle, on peut dire, avec Gregory Bateson (anthropologue, né au début du siècle et mort en 1980), qu’ « on ne peut pas ne pas communiquer ». Bateson a beaucoup travaillé avec Margareth Mead, qui travaillait sur le comportement des animaux.

Bateson a produit une théorie inter-actioniste, il a créé quelques concepts intéressants (border line, psychothérapie,…). Bateson a étudié les phénomènes d’équilibres et de ruptures au sein d’un groupe. « Les organismes vivants se développent et se stabilisent dans des environnements capricieux ou hostiles ». Il a aussi beaucoup travaillé sur les relations mère/enfant. Bateson relie les structures complexes (à la différence de Levy Strauss qui isole les comportements et les codifies, les déshumanises ®structuralisme). Bateson est contre le structuralisme, il émet trois concepts, qui décrivent des processus de communication:

a) le message-cadre: c’est la posture qui consiste à préciser, pas toujours d’une façon explicite, pas toujours verbalement, la situation dans laquelle s’établit la communication. Cela consiste à préciser « à quel jeu de langage on joue ». Aucun discours ne peut-être tenu dans aucun contexte: toute relation se tient dans un contexte; à un discours correspond un contexte.

b) le « double-bind » (ou double contrainte): Bateson a travaillé sur ce concept dans la relation qu’une mère établit avec son enfant qui parfois entre en conflit avec la relation que l’enfant doit établir avec l’univers qui l’entoure. Exemple: une mère dit à son enfant « sois gentil », cette exigence de spontanéité n’est pas l’état psychologique (l’intention) de l’enfant. La double contrainte se situe entre l’exigence de l’enfant et celle de sa mère. ®le contenu du message contredit la relation que le message instaure.

c) Pour pouvoir communiquer, il faut « entrer dans l’orchestre »: pour qu’une situation de communication soit possible, il faut être avec les autres. Tous les êtres vivants négocient leurs antagonismes. Tout organisme est un système de communication, « un noeud de boucle » où s’échangent des informations (comme les réseaux ®internet).

Pour Bateson, une information est « une différence qui fait une différence », et le vivant est tautologie autocicatrisante, c’est à dire que « le vivant se construit et se protège par des échanges avec l’environnement qu’il sélectionne autant qu’il est sélectionné par lui ». (idée du réseau et d’une écologie, discours sur l’environnement). Bateson articule sans cesse la biosphère (sphère du vivant) et la noosphère (sphère des idées).

On ne peut pas se passer de communiquer, c’est à dire que la communication est l’affaire de tous. La communication étant l’affaire de tous, elle ne doit pas être l’affaire de quelques experts. La pratique de la communication se confond avec la pratique de la démocratie.

Le mot communication est polysémique. Au départ, il se rapproche de l’idée de communion. Quand il commence à se transformer, il se matérialise et on commence au 18ème siècle à parler de « voies de communication ». Après il y a les moyens de communication. Le mot « transmission » qui désigne aussi les moyens de transmissions s’applique plus à des choses moins matérielles.

La critique de la communication est qu’on n’a jamais autant parlé de communication maintenant qu’on ne communique plus. Une des explications sur la nécessité de communiquer aujourd’hui plus qu’hier peut se trouver dans la multiplication des codes et le multi-culturalisme (codes vestimentaires, … jusqu’aux années 50) brassage culturel extraordinaire.

Nous nous trouvons dans une société multi-culturaliste car la société bouge donc nous avons besoin de communication. La compétence communicationelle est donnée à tous par le langage. Ce qui s’oppose au langage, c’est le cri, c’est à dire la violence. La violence, la barbarie >grec: ceux qui n’articulent pas, est le contraire de la communication. Chez les Grecs, les barbares sont ceux qui parlent par borborismes, ce sont ceux qui n’accèdent pas au logos donc à la raison.

Cette opposition a un mérite: elle indique que la communication n’a pas d’adversaires, sinon le barbare, l’inhumain, la brute, et donc on ne peut pas être contre la communication.

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